Les 4 niveaux de relation avec la Nature:
Nous avons tous un lien, quel qu’il soit, avec la Terre, la Nature, puisque, rappelons-le, nous sommes la Nature. Nous faisons parti d’elle, elle nous a créé, nous nourrit et nous fait respirer chaque jour. Pourtant, nous semblons tellement déconnectés d’Elle. Nous passons parfois des jours, si pas des années, sans toucher ou même observer un arbre, une plante ou encore marcher sur le sol directement avec nos pieds nus.
Cependant, nous recherchons ce lien à un moment ou un autre de notre vie, nous ressentons que nous en avons besoin. Chez les enfants c’est inné. Mettez un bébé dans une pelouse avec des pâquerettes et des abeilles qui butinent, et vous verrez de quoi je parle!
Alors, nous lisons des livres, suivons des formations pour en apprendre plus sur la Nature, nous allons nous balader en forêt… Autant de façon d’entrer en contact avec la Nature, sans toutefois créer de lien profond, de connexion. Alors comment créer cette connexion profonde à la Nature?
Laissez-moi vous faire découvrir les 4 niveaux de relation avec la Nature
Niveau 1 – le modèle éducatif
Il s’agit d’un des deux modèles que l’on connait le mieux. Notre société étant fortement centrée sur l’intellect, c’est par cette voie qu’elle amène les gens à se « connecter » avec la Nature.
Lire des livres sur la vie des Arbres, étudier des cours entiers sur les Champignons, regarder des documentaires sur les Lions, participer à une balade avec un guide nature qui nous explique plein de choses sur les oiseaux… On apprend énormément d’informations sur ces Êtres, mais ça s’arrête là. Aucune connexion ne se créer à ce niveau-là.
Le modèle éducatif est important et on l’utilise beaucoup dans le modèle de connexion profonde. On appelle d’ailleurs les guides de terrain « les anciens » car ils jouent le rôles des anciens d’une communauté qui ont pour rôle de faire passer le savoir et que nous n’avons plus à l’heure actuelle.
Ce modèle est donc très utile, mais n’est pas suffisant.
Niveau 2 – le modèle récréatif
C’est le deuxième modèle le plus connu dans notre société. La Nature est un endroit où l’on se ressource, où l’on s’amuse. On sait que ça nous fait du bien d’y être, mais on ne sait pas pourquoi.
On se balade le dimanche en famille, on fait du VTT dans la forêt, du yoga dans un parc, on escalade une montagne… La Nature est vue comme un joli décor apaisant dont on profite.
Ici non plus, il n’y a pas de connexion au vivant. On reste à la surface.
Tout comme le modèle éducatif, on utilise également le modèle récréatif dans la connexion profonde à la Nature. Jouer dans la forêt, on descend une rivière en canoë en groupe, on part en expédition de plusieurs jours dans la Nature sauvage… Mais on va plus loin dans la relation au vivant que simplement la récréation.
Niveau 3 – le modèle de connexion à la Nature
On arrive ensuite au troisième niveau, celui de la connexion. Imaginons que vous vous promenez dans la forêt tout.e seul.e. Et d’un coup, juste devant vous passe un renard qui marche, tranquille. Il ne vous a pas vu, pas entendu. D’un coup, il perçoit votre présence et tourne sa tête vers vous. Pendant quelques secondes, qui paraissent des minutes, vous vous regardez droits dans les yeux. Votre cœur bat la chamade, votre tête oscille entre « waaaw, c’est un renard, il est magnifique! Quelle chance » et « Oh mon dieu, c’est un renard, qu’est-ce que je dois faire? Est-ce qu’il va m’attaquer? ». Il doit se passer quelque chose du genre dans la tête du renard. Puis, tout d’un coup, il s’en va. Il part au petit trot et vous le perdez rapidement de vue.
Ça, c’est la connexion à la Nature. La rencontre, la découverte d’un être, l’expérience directe avec le vivant, souvent non intentionnelle. Tout d’un coup, votre corps est rempli de joie, de vitalité, vous avez envie de le dire à tout le monde, de partager ce moment où le temps s’arrête. Et c’est ce qui suit qui va déterminer si oui ou non la connexion profonde a lieu.
Niveau 4 – le modèle de connexion profonde à la Nature
Enfin, on arrive au dernier des 4 niveaux de relation avec la Nature, celui de la connexion profonde à la Nature. Ce niveau nécessite le lien à l’Humain, le partage d’histoire, le mentorat et la communauté.
Imaginez, la personne qui vient de vivre cette expérience de rencontre avec le renard est un enfant. Chargé de cette expérience extraordinaire et plein d’émerveillement, l’enfant rentre en courant à la maison pour partager son histoire avec ses parents. Il arrive à la maison et commence à sortir son histoire avec cette petite voix aiguë et ce rythme rapide qu’ont les enfants quand ils sont excités. Mais maman est au téléphone et papa court partout pour préparer le souper. On demande à l’enfant de faire moins de bruit. Ou, dans une autre situation, le parent écoute quelques secondes l’histoire et répond « ah super mon chéri ». Et l’histoire se termine là.
Imaginons maintenant une autre situation. L’enfant rentre à la maison avec cette même excitation et tous ces sons aiguës. Le parent, qui reconnait cette émotion et l’importance de l’histoire qui va avec, s’approche de l’enfant, s’agenouille devant lui et lui dit « vas-y raconte moi ce qu’il s’est passé ». L’enfant raconte toute son histoire et l’adulte écoute profondément. Une fois terminé, l’adulte lui pose des questions « Oh, waw, il était de quelle couleur ce renard? Il avait quelle taille? Tu penses qu’il allait où? C’est le même que celui qui vient dans notre jardin? Tu peux me montrer l’endroit où tu l’as vu? On trouveras peut-être des empreintes? ».
Que pensez-vous qu’il se passe pour cet enfant dans chacune de ces situations?
Dans le premier exemple, l’enfant risque d’interpréter que son histoire n’est pas très importante. Il aura tendance, si ça se reproduit, à ne plus vouloir partager ses histoires de Nature et soit s’en détourner complètement, soit devenir « un sociopathe naturaliste » (quelqu’un qui se sent mieux dans la Nature qu’avec les êtres humains).
Dans une culture connectée
Dans une culture connectée, il y a toujours quelqu’un pour réceptionner les histoires. C’est d’ailleurs très important de ramener des histoires à la communauté, pour créer du lien et se rassembler le soir autour du feu.
En ayant quelqu’un qui écoute nos histoires du jour et nous pose des questions, la connexion se crée et elle s’imprime en nous. L’histoire qu’on partage est importante, l’expérience est mémorisée. On prend sa place dans la communauté. On repart en exploration dans la Nature pour répondre aux questions, pour aller plus loin dans notre connexion au vivant et enfin développer les 8 attributs de la connexion. Mais ça, ce sera pour un prochain épisode!
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