Le modèle des 8 shields ou de la connexion profonde à la Nature propose un ensemble de routines pour se reconnecter à la Nature, à soi et aux autres.
Ces routines sont des pratiques, de nouvelles habitudes que les gens vont intégrer dans leur vie pour retrouver la voie du lien au Vivant. Ce ne sont pas des connaissances, mais des façons d’être, des expériences à vivre, directement en contact avec la Nature.
Pour certain.e.s, certaines routines pourront paraître difficile à mettre en place, car elles demandent de se déconnecter du mental et de retourner dans l’être. Pourtant, toutes ces routines prennent racine dans l’histoire de notre humanité et ne sont que deuxième nature pour nous, êtres humains.
Une fois inspiré.e, le plus difficile est de commencer et de libérer du temps pour ces pratiques. Si vous y parvenez, vous verrez rapidement les effets bénéfiques sur vous-même, votre bien-être général, votre lien à l’autre, humain, animal ou végétal.
Toutes les routines dont je vais vous parler ci-dessous sont universelles, elles n’appartiennent à aucune culture en particulier, appartenant à tous.tes ceux/celles qui vivent sur Terre. Elles proviennent d’un travail de recherche, d’expérimentation et d’échanges avec des anciens de nombreuses traditions de Jon Young et de ses collègues de l’institut 8 shields.
Il existe beaucoup de routines de connexion, dont voici une petite liste non exhaustive :
- La place médecine
- La gratitude
- L’histoire du jour
- Développer ses sens
- L’art du questionnement et le pistage
- Les formes animales
- L’errance
- Cartographier
- Explorer les guides de terrain
- Tenir un journal
- La survie
- L’esprit du conteur (intégration de la mémoire sensorielle)
- Écouter le langage des oiseaux
Je vais ici vous parler de chaque routine en quelques mots et ne développer que celles qui me paraissent incontournables : la place médecine, l’histoire du jour et les gratitudes. Ça ne veut pas dire que les autres ne sont pas importantes, mais il faut bien choisir.
La place médecine
Il s’agit de la routine de toutes les routines.
La place médecine est une pratique de connexion qui consiste à trouver une place dans la Nature, où on se sente à l’aise et à y s’asseoir en silence, seul.e, pour se connecter à ses sens et explorer le monde naturel. L’idée étant de revenir au même endroit le plus souvent possible et d’apprendre à la connaitre, d’être témoin de ce qui change, de se lier aux êtres qui peuplent cet endroit. C’est un lieu personnel, intime, privé. La routine du sit spot est au cœur du mentorat culturel. Il s’agit de la routine de toutes les routines, celle d’où découlent toutes les autres. C’est le lieu où on va à la rencontre de sa curiosité, où on s’émerveille, où on va se confronter à ses peurs des petites bêtes, du noir, de la solitude et où on les surmonte.
C’est le lieu où on se sent enfin comme à la maison dans la Nature. “Jon Young s’est rendu seul à un endroit presque tous les jours pendant sept ans durant ses années de mentorat avec Tom Brown. Il dit aujourd’hui que son « Sit Spot », dans la forêt près de sa maison du New Jersey, a eu plus à voir avec son développement en tant qu’être humain, sans parler de celui en tant que naturaliste, que n’importe quoi d’autre. L’endroit fera toujours parti de lui. Sa relation avec cet endroit a été la pierre angulaire qui a donné naissance à l’école de sensibilisation à la nature sauvage « Wilderness Awareness School » et à tous ses anneaux concentriques”. – extrait du Coyote’s Guide
Les attitudes essentielles
L’attitude essentielle de cette routine consiste à apprendre à bien connaître un lieu et les êtres qui y vivent (vie du sol, plantes, animaux, arbres, oiseaux…) à toute heure du jour et de la nuit, en toute saison et par tous les temps. L’autre partie consiste à s’asseoir, à rester immobile. Le fait de rester assis, silencieux et immobile pendant une longue période permet d’ouvrir la porte d’un monde que la plupart des humains ne connaissent pas : le monde privé des animaux sauvages et du langage des oiseaux.
Le lever et le coucher du soleil sont des moments particulièrement magiques, où la vie sauvage bat son plein. Une fois que vous êtes assis tranquillement assez longtemps, les oiseaux vous ignorent et acceptent le fait que vous soyez là,. Alors qu’ils retournent à leurs tâches quotidiennes, une dimension jusque-là cachée de votre paysage s’ouvre à vous.
Les animaux sauvages connaissent les schémas de l’activité humaine et se déplacent à sa périphérie pour ne pas être vus. En restant assis, vous entrez dans leur royaume non domestiqué, un lieu sauvage qui obéit à des règles différentes de celles du monde humain. En devenant un invité discret et silencieux, vous apprendrez à vous sentir à nouveau le bienvenu, en tant que membre accepté de la communauté naturelle.
L’idéal pour choisir sa place médecine, c’est de choisir un lieu près de chez soi, à moins de 10 minutes de marche. Il peut s’agir d’un parc, d’un terrain vague, de son propre jardin ou même une jardinière sur son balcon, si vous n’avez pas accès à un lieu plus sauvage autour de chez vous. Si vous choisissez un lieu sauvage merveilleux à 1h de route de chez vous, vous n’irez jamais. Comme l’essentiel est de visiter souvent cette place, le jardin sera un bien meilleur sit spot que le sommet d’une montagne. D’ailleurs, Jon Young dit “le meilleur sit spot, c’est celui sur lequel vous allez”.
Et si possible, l’idéal est un endroit près d’un point d’eau, d’un abri et/ou de nourriture pour la faune, avec peu de dangers.
Pour les jeunes enfants, il faut les aider à trouver de petits endroits dans le jardin où ils peuvent être en sécurité et tranquilles.
Mais rappelons-nous, ce n’est pas la qualité de l’endroit qui compte, c’est la qualité de l’attention qu’on y porte.
La gratitude
Exprimer ses gratitudes est une routine consistant à exprimer sa profonde reconnaissance pour différents aspects de nos vies et de la Nature. En connexion profonde à la Nature, on commence et on termine chaque activité, réunion ou autre par un cercle de gratitudes.
Vous pouvez démarrer vos journées par vos gratitudes et continuer à être reconnaissant.e tout au long de la journée.
Le mot gratitude a majoritairement disparu de notre vocabulaire du quotidien. Et quand j’introdus la routine auprès des enfants, en général, ils n’ont jamais entendu ce mot. Alors, pour leur expliquer, je leur propose de dire merci à quelque chose ou quelqu’un qu’ils aiment beaucoup dans leur vie. Que ce soit en lien avec la Nature ou non.
En quoi “les gratitudes” sont-elles une routine de connexion à la Nature ?
En prenant le temps d’être reconnaissant.e pour les éléments du monde naturel (les arbres, la pluie, les oiseaux…), on approfondit nos relations avec chacun d’entre eux. On apprend à aimer et à reconnaitre l’importance de chaque être, de chaque évènement météorologique, même si on ne les apprécie pas forcément au départ ou qu’ils nous font peur (la pluie ou les araignées par exemple…), de l’interdépendance de tous les êtres vivants. Cela nous rappelle notre lien profond avec la Nature.
En exprimant nos gratitudes, nous prenons conscience des choses qui nous permettent d’être en vie. Il s’agit d’apprécier de manière générale les choses communes à tous les humains, ainsi que celles qui sont spécifiques à chacune de nos vies. Cette routine nous permet de cultiver une vision positive de la vie.
Lorsqu’on partage ce dont on est sincèrement reconnaissant.e, on se rend compte que le sujet des gratitudes varient beaucoup d’une personne à l’autre. Les paroles des autres nous amènent à envisager les choses sous un angle nouveau. On peut se dire “oh oui, il.elle a raison, j’ai aussi de la gratitude pour ça”. Ça ouvre notre horizon.
L'histoire du jour
Après avoir passé du temps dans la Nature ou sur votre place médecine, racontez l’histoire de votre journée.
On peut raconter notre histoire à une personne, qui peut la réceptionner avec une écoute profonde, ou en l’écrivant dans un journal, ou encore en écrivant un poème, une chanson, en dessinant….
L’histoire du jour encourage chacun.e à s’exprimer et valorise les histoires vécues. La plupart d’entre nous ont malheureusement vécu sans avoir d’oreilles attentives pour réceptionner nos histoires de nature. A force, nous avons arrêté de les raconter, car elles ne semblaient pas importantes, intéressantes.
Pourtant, ce n’est qu’en racontant nos histoires à d’autres, qui sont capables d’écouter, de s’intéresser, de poser des questions… que la connexion profonde peut avoir lieu.
“Chaque fois que nous écoutons l’histoire de quelqu’un, nous avons une occasion en or de discerner ses points forts et de l’inspirer en lui posant des questions pertinentes. L’écoute attentive de l’histoire du jour nous donne l’occasion d’entendre ce qui retient l’attention, ce que les gens remarquent ou ne remarquent pas, ce dont ils sont fiers ou gênés de parler, et les mots qu’ils choisissent pour s’exprimer”. – extrait du Coyote’s Guide
Le fait de savoir qu’on nous aurons l’occasion de partager l’histoire de notre aventure en nature amène également la motivation d’être encore plus attentif.ve à ce qu’il se passe autour de nous, pour avoir quelque chose à raconter aux autres.
La place médecine et l’histoire du jour sont LES routines de base, dont les autres découlent.
La connexion profonde à la Nature pourrait se résumer à ça : amener les gens à passer du temps dans la Nature et, lorsqu’ils reviennent, être là pour leur poser de bonnes questions et recueillir leurs histoires.
Les autres routines
Développer ses sens
Utiliser et développer tous nos sens autant que nous le pouvons, un à la fois, et ensemble. Être attentif et conscient.
L’art du questionnement et le pistage
Chercher les indices, les traces laissées par les animaux et se poser des questions sur tout : qui? quoi? Où? Comment?
Les formes animales
Imiter les animaux, bouger comme eux, se mettre dans leur peau pour mieux les comprendre.
L’errance
Partir sans avoir de destination, marcher sans but et sans rapport au temps, se relier à son intuition et sa curiosité, aux messages intérieurs. Être présent dans l’instant.
Cartographier
S’orienter selon les directions de la boussole et percevoir le paysage à partir d’une vue aérienne. Dessiner des cartes pour localiser des éléments du paysage ou racontez des histoires qui décrivent vos explorations.
Explorer les guides de terrain
Répondre à notre curiosité et nos questions en explorent les guides de terrain. Inviter les gens à trouver les réponses par eux-mêmes grâce aux guides de terrain.
Tenir un journal
Écrire ou dessiner notre histoire du jour, nos découvertes, nos questions… dans un journal. Garder une trace.
La survie
Apprendre à vivre avec la Nature, dans la Nature : construire son abri, faire du feu, manger des plantes sauvages, filtrer de l’eau, fabriquer des contenants à partir de terre ou de plantes…
L’esprit du conteur (intégration de la mémoire sensorielle)
Utiliser ses 5 sens pour raconter les histoires du jour, revivre l’expérience comme si on y était encore.
Écouter le langage des oiseaux
Ne plus bouger, ouvrir ses oreilles de chevreuils et écouter et observer ce que racontent les oiseaux et les autres animaux. Quel message entendez-vous dans leur voix ?
Voilà, les routines de connexion n’ont plus de secrets pour vous, ou presque. Si vous avez envie d’en savoir plus et d’aller plus loin, dans l’expérimentation, je propose une formation en ligne, à chacun son rythme, pour découvrir quelques routines de connexion, telle que la place médecine, et se reconnecter à ses sens. Rendez vous sur https://cheminsdeconnexion.com/les-formations/eveil-des-sens/ pour en savoir plus.